Sexorama

Née en 2006, la collection Fluide Glamour a depuis le vent en poupe, notamment grâce aux Péchés Mignons ou a des rééditions comme Claire de Nuit dont le premier tome était depuis longtemps épuisé. Du coup, vu que ça marche bien, est sorti en Avril, Fluide Glamour, le magazine, vendu en kiosque, mélange de bandes dessinées et  de sujet plus « féminins », bien que traités sur le mode humoristique qui a fait la renommée du Fluide Glacial original. En ce qui concerne le magazine, c'est léger, ça surfe sur la vague de cette idée novatrice (???????) que les filles aussi ont de l'humour, voire aiment et/ou dessinent de la bd et que chacune d'entre elles possède un canard vibrant. Plus sérieusement, l'idée de viser un public plus féminin n'est pas mauvaise et ce premier numéro est encourageant pour la suite, même si pour le lire, il vaut mieux être fan d'Arthur De Pins et Maïa Mazaurette qui squattent les trois quarts des pages.
Mais revenons à la collection Fluide Glamour qui propose à ce jour presque une vingtaine de titres. On y trouve des one shots, des collectifs, un Art Book, des séries, bref, un peu de tout, et même si l'ensemble est plutôt cohérent malgré tout, il y a toujours des albums dont on ne comprend pas vraiment le pourquoi du comment ils sont arrivés jusque-là. C'est le cas de Sexorama. Certes, le sujet correspond, on le comprend juste avec le titre ou la couv', mais pour ce qui est du travail de qualité et de la direction artistique de Fluide, cela m'échappe un peu.

Cahier de vacances
érotique niveau CP-CE1Sexorama se présente plus sous la forme d'un cahier central spécial été (détachable, donc jetable), que d'un livre à part entière. Il y a certes quelques trouvailles intéressantes, des jeux de mots sympathiques, des idées originales, mais le tout noyé sous une avalanche de poncifs traités comme un Almanach Vermot. Alors oui, le fait que ces strips paraissent dans le Fluide Glamour Magazine, c'est plutôt efficace, pour ce qui est de tout lire d'une traite, c'est passablement indigeste et un peu au raz des pâquerettes.
Le principe est simple, l'auteur fonctionne par thème, que ce soit « Faire un trio », « 25 types de nichons » ou encore « Les suicide girls », qui sera développé sur une ou deux pages avec des vignettes ne se suivant pas forcément, mais illustrant un point de vue de l'auteur. En ressort un effet un peu scolaire et inabouti, survolant plus le sujet, d'une manière plus ou moins drôle, plutôt que suscitant une quelconque émotion chez le lecteur.
Plus gênant, l'auteur accumule les clichés propres aux blagues de bas étage, l'Arabe
Et l'autre lui répond, "le fond
de l'eau aussi" LolMdrPtdr et son harem, le noir et son sexe démesuré. Autant de formes pouvant prêter à rire si le genre est renouvelé, mais mettant ici plutôt mal à l'aise par la répétition. Le dessin quant à lui est traité de façon naïve qui contraste avec le sujet plutôt cru sans pour autant apporter de plus à l'album.
En fait, c'est comme lire un album des Blondes ou de Monsieur B. C'est commercial, c'est facile, ça détend sur la plage, mais il ne faut pas trop en demander et ce n'est pas très grave si on perd l'album lors du déménagement.