7/10Satan 666

/ Critique - écrit par Djak, le 23/10/2005
Notre verdict : 7/10 - Jio Jio Bizarre's adventures (Fiche technique)

Tags : satan kishimoto manga seishi tome shonen livre

Satan 666 est sans nul doute le deuxième titre le plus attendu chez Kurokawa après le rouleau compresseur Fullmetal Alchemist. En effet, Bien que le manga ne soit pas connu, qu'il ne bénéficie pas de diffusion ni d'adaptation télévisée, il va sûrement avoir un grand succès en France. Pourquoi ?
Satan 666
Satan 666
Tout simplement car Seishi Kishimoto, l'auteur de Satan 666 est le frère jumeau de Masahi : le mangaka de Naruto. A ce sujet, Seishi Kishimoto a reçu de nombreux courriers d'insultes en tout genre de fans haineux qui l'ont accusés de pomper sur le style graphique de son frère et sur ses idées. Le dernier arrivé s'en explique en première page de Satan 666 tout simplement en arguant que lui et son frère ayant étudié et dessiné ensemble ont forcément les mêmes influences et donc des styles proches. On ne reviendra pas sur cette polymérique ici, plutôt que de chercher donc la petite bête, on s'intéressera plus particulièrement à l'oeuvre de Kishimoto junior et allons le laisser en paix (pour peu que Satan 666 ne soit pas mauvais).

Dans un univers fantastique où les artefacts magiques, les O-Parts, ont offert aux humains des pouvoirs inimaginables, une légende court à propos d'un homme qui pourrait retourner la puissance des ces pouvoirs contre son utilisateur. Cet homme aurait un chiffre gravé sur le front... 666. Il a été de ce fait surnommé Satan, ou Lucifer.
Une jeune chasseuse de trésors : Ruby, se retrouve accompagnée d'un jeune garçon sombre et distant se prénommant Jio. Malgré son caractère difficile, la jeune archéologue va se prendre d'affection pour Jio et va par la même occasion tenter de percer le mystère de sa double personnalité et du tatouage qui apparaît parfois sur son front.

Rien de bien original, si l'on se réfère à ce résumé de l'histoire. Satan 666 reste en effet un shônen typique qui ne sort pas des sentiers battus. Tout du moins au début. Car au fil des volumes, l'auteur va mettre en place et développer une intrigue plus sombre et installer une ambiance moins joviale que celle présente dans la première partie de la série.
Dommage que ce premier arc ne soit pas du même acabit et enchaîne malheureusement les clichés. Satan 666 nous plonge dans un monde « toriyamesque » typique où l'exotisme et le dépaysement sont au rendez-vous. Malheureusement, à trop lire de shônen exotique et dépaysant, leurs univers en ressortent dorénavant d'une banalité lassante.
Même la particularité du titre : les O-Parts ne convainquent pas totalement malgré les efforts imaginatifs de l'auteur pour nous proposer des O-Parts d'une grande variété (exemple : un vaisseau !). Leur trop grande ressemblance avec des objets tout droits sortis d'autres manga (Rave, MÄR...) tue la poule dans son oeuf.
Côté chara-design, rien d'original non plus. Ruby est le clone de Bulma, les personnages secondaires sont typiques des shônens et ne sortent pas du lot. Seul Jio : le héros parait un peu plus intéressant et surtout original. Pour une fois, celui-ci n'est pas tout gentil - tout pur et il ne pense que par l'argent, un moyen pour lui de devenir le maître du monde. On fermera donc juste les yeux sur sa niaiserie (il ne peut pas être parfait) et sur ses quelques élans de générosité en espérant que sa double personnalité sera dans un futur proche plus mise en valeur.

Graphiquement, le style de Seishi Kishimoto est pour un début très correct. Le dessin est efficace et détaillé grâce à une mise en page et un découpage des planches dynamiques, ce qui est important pour un shônen de ce type. L'utilisation des hachures est maîtrisé et renforce cette impression de mouvement. Question remplissage, le mangaka assure. Les fonds sont bien remplis et le monde de Satan 666 offre un panel varié de décors, architectures, faunes, etc...

Rien à signaler concernant l'édition de Kurokawa. Pour 6.50€, on a le droit à un travail de qualité. La taduction parait bonne comme l'éditing. L'encrage ne relève aucun défaut apparent. Enfin, les bonus présent en fin d'ouvrage nous présentant les différents O-Parts sont heureusement conservés.

Une fois n'est pas coutume pour un shônen, Satan 666 ne se révèle pas bien original mais gageons que le nom de l'auteur suffira a attirer le public et à lancer le titre. Si le titre n'est pas une bombe, il sera ravir les fans purs et durs de ce genre et en tentera, qui sait, peut-être quelques autres.