7.5/10Host Club, le lycée de la séduction

/ Critique - écrit par aonako, le 06/07/2006
Notre verdict : 7.5/10 - Jambon à Host (Fiche technique)

Tags : club lycee host seduction manga hatori panini

Qui a dit "Oh non, encore un manga de travelos !"?! C'est vrai que depuis quelques temps déjà, nous subissons une véritable déferlante en matière de mangas travestis. Il y a en des bons et des moins bons mais ce qui est sûr c'est que Host Club se distingue haut la main par son côté absolument délirant. Vous êtes prévenus, nous ne pourrons garantir votre état de santé mentale après la lecture de Host Club.

Host Club
Host Club
Il n'y a rien de pire que des riches qui s'ennuient. C'est le constat que va faire Haruhi après avoir poussé par erreur la porte du cercle d'hôtes. Ne vous fiez surtout pas à ce nom sirupeux qui embellit en fait les activités de six lycéens allumés prêts à tout pour conquérir et divertir la gente féminine (contre compensation financière bien sûr). Et il y en a pour tous les goûts : Takashi le grand ténébreux taciturne, Kyoya l'intello, Hani le gamin turbulent, les jumeaux et (faux) amants Hikaru et Kaoru et enfin Tamaki, le président narcissique de ce club. Ce dernier voit d'ailleurs en Haruhi le divertissement idéal pour égayer leur fade quotidien. Car en effet, Haruhi ne fait pas vraiment partie de ce monde noblissime et n'a atterri dans le prestigieux lycée des Cerisiers et Orchidées que grâce à l'obtention d'une bourse pour ses brillants résultats. Et une petite maladresse d'Haruhi sera le prétexte idéal pour l'intégrer définitivement parmi les membres du cercle d'hôtes. Pour essuyer sa dette qui s'élève tout de même à huit millions de yens, Haruhi devra se constituer une clientèle régulière de cent demoiselles. Au grand étonnement de tous, cela ne lui sera pas si difficile que ça car la candeur naturelle d'Haruhi est un atout qui en fera tomber bien plus d'une...

Je me félicite d'avoir réussi à faire un petit résumé sans y introduire de spoils majeurs, malheureusement je ne vais pouvoir continuer ma critique plus longtemps sans en faire. Alors pour les allergiques aux révélations, rendez-vous au prochain paragraphe. Pour les autres, continuons. Takami est donc très fier de son nouveau poulain, Haruhi, qui en plus de divertir les dames, divertit les membres du cercle d'hôtes en leur faisant découvrir quelques "trésors" bien connu des "pauvres" comme le... café instantané. Ce que le grand Takami (alias ze king) n'avait en revanche pas prévu c'est qu'Haruhi soit de sexe féminin, "biologiquement" du moins, comme elle le dit elle-même. Elle fait bien de le préciser car caractériellement parlant, on a dû mal à remarquer une quelconque once de féminité. Mais qu'importe, cette révélation va tout bouleverser, surtout pour Tamaki, qui va maintenant voir notre héroïne comme une petite fleur à protéger des vils mâles, ce que lui, autoproclamé "papa" s'engage dès à présent à faire. Seulement, il ne comprend pas qu'Haruhi n'a absolument pas besoin de sa protection extrême, même face aux avances osées et rapprochées des jumeaux pervers. D'ailleurs, c'est justement grâce au caractère si particulier de notre héroïne que Host Club peut être aussi hilarant. En effet, l'attitude posée et stoïque d'Haruhi contraste avec la personnalité survoltée de la plupart des autres membres du cercle d'hôtes.

Les gags s'enchaînent à chaque page grâce aux situations invraisemblables et complètement loufoques auxquels sont confrontés les personnages. L'humour passe d'ailleurs peut-être plus par l'abondance des dialogues que par le dessin, même si les deux se complètement sublimement. En effet, nos noblissimes hôtes ont un langage désopilant, tantôt précieux tantôt audacieux, mais toujours drôle. Bisco Hatori ne prend pas son manga au sérieux et a tôt fait de rabaisser son héros principal, Takami, au rang de crétin fini. Mais c'est d'ailleurs justement pour ça qu'on l'aime (et qu'il nous fait rire aussi). Aussi, ne cherchez pas un scénario bien construit car Host Club est tout l'inverse : chaotique au possible, décousu, irréel et pas toujours crédible c'est vrai... mais par contre qu'est-ce que c'est drôle !

Au sujet des qualités graphiques de Host Club, disons que le travail que Bisco Hatori reste largement dans la moyenne pour un début de série. Son talent particulier réside surtout dans le design des personnages masculins, tous très beaux d'ailleurs et tous très différents (sauf pour les jumeaux bien sûr). La mangaka travaille aussi beaucoup sa mise en scène à coup de trames fleuries et lumineuses pour accentuer le côté grotesque (et non romantique) de certaines scènes. Rares sont les plans où les fonds sont absents car la mangaka a pour habitude de ne laisser aucun blanc. Et pour accentuer le côté humoristique, elle n'oublie pas de nous fournir un lot important de dessins comiques en "SD" qui ne loupent jamais leur effet, et qui à défaut de faire rire arracheront on moins un sourire. Mais dans sa volonté de bien faire, la Bisco Hatori sature un peu trop ses planches de détails ce qui rend parfois la lecture difficile d'autant qu'elles sont déjà bien remplies de dialogues. Dans ce cas là, la meilleure chose à faire est de sauter les quelques pages qui posent problèmes et d'y revenir plus tard.

Difficile en revanche de louper une fois de plus les éternelles erreurs d'adaptation graphique de l'éditeur Génération Comics, elles sont présentes à toutes les pages. A chaque fois, j'ai la sale impression de me répéter mais les carrés blancs, c'est franchement une horreur. Les victimes sont d'ailleurs nombreuses avec eux : trames, visages, décors tout y passe. C'est bien dommage car Génération Comics fait un travail remarquable au niveau de l'encrage qui semble être très proche du zéro défaut. Mention spéciale aussi pour la traduction qui a dû être des plus laborieuses pour reconstituer l'humour de Bisco Hatori et la subtilité des langages bourgeois. Objectif réussi puisque l'oeuvre réussit à nous faire rire bien plus d'une fois. Enfin difficile de parler d'Host Club sans parler de la promotion que Génération Comics en a fait, vendant le manga avec en cadeau un brillant à lèvres pailleté. Une initiative qui aurait pu être sympathique si par la même occasion, elle n'excluait pas le public masculin.

Avec Host Club, préparez-vous donc à une bonne tranche de rigolade, vous n'y échapperez pas car ce manga est avant tout un concentré hallucinant de gags qui ne peuvent que faire rire (même moi, c'est dire !). Une lecture d'autant plus recommandée car il est bien rare de s'amuser autant à la lecture d'un manga...